LE CONCOURS "AMATEURS" ...

" ... et puisse le sort vous être favorable ! "

Tous les ans, Rebecca avait pour coutume d'organiser "le concours amateurs". Le but était simple : à la manière d'Hunger Games, à la fin, il ne devait en rester qu'un. Et plutôt que de nous affronter au tir à l'arc ou à l'épée, c'est à grands coups de rouge à lèvres que le combat était mené. Nous passions à tour de rôle, sur scène, pour interpréter en playback, une chanson de notre choix. Le public, à l'applaudimètres, déterminait celui qu'il préférait et par conséquent, celui qui avait remporté le moins d'applaudissements, devait partir. Et donc, chaque dimanche, et sans mauvais jeu de mot, le sort d'un des candidats était remis "entre les mains du public". J'appréhendais. Au delà, du concept qui était assez impressionnant, je n'avais jamais été vraiment à l'aise sur scène. Petit, je m'amusais à participer à des pièces de théâtre avec l'école, mais je n'avais jamais envisagé, un jour, monter sur scène et être ainsi "jugé" par un public. Surtout, sachant que ce n'est pas une légende urbaine de dire que les gay sont très critiques. Parenthèse, ça me fait toujours sourire quand j'entends des gens prétendre que les gay sont "très ouverts" et très compréhensibles... Une sensibilité affutée au rasoir qui ne manque pas une occasion pour casser les autres. Bref, quand Rebecca m'a contacté pour participer au concours, j'étais flatté d'avoir été choisi. Rassuré de savoir que j'allais participé avec Chouchou, il ne me restait plus qu'à trouver la chanson que j'allais interprété. Quoi qu'il en soit, je savais qu'on m'attendait "au tournant". Je n'étais pas simplement un amateur comme les autres, j'étais aussi la dernière recrue du groupe des "Diveens". Ca ne faisait qu'ajouter une pression supplémentaire. Nous étions 8 candidats à nous présenter. Hormis Chouchou, je ne connaissais qu'un seul d'entre eux et encore, parce que j'avais eu un accrochage avec lui quelques semaines auparavant.  Lors de cet échange,

il m'avait clairement reproché être vulgaire et "moche". Mais à vrai dire, quand je suis arrivé, j'étais plus euphorique que jamais et je ne l'ai même pas reconnu. Pour palier mon stress, je m'étais défoulé sur une bouteille de vodka pendant le trajet. C'est donc dans cet état second, que j'ai attendu mon tour avant de monter sur scène. J'étais un peu trop éméché pour me concentrer sur ma prestation, et je suis même tombé à deux reprises. Mais ça n'a pas empêcher au public de rire aux éclats et me compter parmi "les favoris" du concours...