... mes amis, mes amours, MES EMMERDES !

Alors que ce qui s'annoncer n'était pas loin d'une guerre, je me réfugiais dans ma solitude pour y trouver quelques réponses. Passionné de psychologie, j'aimais me plonger dans un livre ou m'amuser à faire ma propre introspection. Je trouvais intéressant de s'interroger sur sa vie, le sens de sa vie ou son encore son absence de sens. Après tout, en quelques mois, la mienne avait basculé dans un univers que jusque là, je ne connaissais pas, le milieu gay. Et malgré de nombreuses mise en garde, j'avais foncé tête baissée vers ce qui semblait "si amusant". Si l'on dit que le Diable est séduisant par définition, on pourrait rajouter que le milieu gay n'est pas moins attirant. On découvre soudainement des gens "comme nous", qui s'amusent d'un rien et qui rigolent de tout. On a plaisir à se rattacher à un groupe, parce que "l'union fait la force" mais aussi parce qu'on se sent plus libre d'aborder certains sujets. Et bien qu'il soit vrai que les gay soient proches des filles, ces demoiselles ne trouvent pas toujours une réponse à certaines de nos interrogations, et en soulèvent même de nouvelles. Et à mesure que le temps passait, je voyais mon image se détériorer. J'étais déjà loin du garçon discret et sans histoire que j'étais auparavant, mais surtout, j'étais désormais "connu" du milieu. Tristement, les nouveaux sont souvent perçus comme des bouts de viande et ils attirent la fougue de certains messieurs, pressés de les pratiquer, pour avoir l'exclusivité. Et si dans un moment de faiblesse, j'aurais pu me laisser séduire, je savais que je pouvais compter sur mes amis pour me dresser le profil de la personne et ainsi résister aux chants des sirènes, et m'éviter le pire ...

Récemment au coeur de la polémique avec les Diveens, je préférais me faire oublier un moment et me concentrer sur ma vie privée. Depuis plusieurs semaines, je n'étais pas insensible au charme d'un garçon qui "sortait du lot". En effet, c'était un des rares qui n'attachait aucune importance au fait que je sois drag et qui semblait réellement s'intéresser à moi, sans manquer une occasion pour me complimenter sur mon physique. C'était agréable, surtout en sachant que les drag sont souvent mal perçus dans le milieu. Mais la vraie surprise vint quand on s'est retrouvé au lit et qu'il m'a dit d'un ton très suffisant : "Putain, j'imagine la gueule de mes potes quand je leur dirai demain que j'ai couché avec un dragqueen !!!". Malheureusement, je m'étais laissé piéger par un de ces prédateurs du milieu gay, et même pire, sur l'instant, je me disais que "La Bizou" m'avait réduit à un trophée. Moi qui avait toujours voulu distinguer ma vie privée de ma vie professionnelle, je me retrouvais prisonnier d'une réputation qui m'avait précédé. J'étais vraiment écoeuré. D'abord, bafoué par mes amis et maintenant sali par un homme, j'en venais à me demander à quoi bon être une "reine de la nuit" si c'est pour se retrouver seul ?...