OH !! Un blog sur un " DRAG QUEEN " !!???

... effectivement, il y a maintenant 5 ans que j'ai commencé cette activité, plutôt hors du commun, et auquel, je ne pensais pas être prédestiné.

Mais alors, me direz-vous, que s'est-il passé dans ma vie pour que je décide de mettre des perruques et des robes ?

C'est tout l'intérêt de ce blog, revenir ensemble, sur ce virage dans ma vie.



... un festival de (mauvaises) surprises !






Nous arrivions à Montpellier, et malgré la fatigue du voyage, j'étais ravi de faire la rencontre de Julien. Nous avions l'impression de nous connaitre depuis longtemps. En moins d'une minute, nous étions complices. Le temps de boire un café en terrasse avec une partie du staff de la Villa Rouge, et nous partions directement à l'hôtel se reposer avant la soirée. La nuit tombait et je ne pouvais m'empêcher de penser à Julien qui m'avait annoncé "comme une star". Je ne voulais pas le décevoir. Coiffé de ma plus belle perruque, je chaussais mes plus hauts talons et je rejoignais Julien, garé devant l'hôtel. Dans la voiture, je rencontrais Sophie, elle aussi serveuse, alors que Julien ne tarissait pas d'éloges sur ma tenue. Une fois arrivés, Julien me prit par la main pour me faire visiter. Nous allions de bar en bar, à la rencontre de tous les serveurs, en prenant le temps de trinquer avec chacun d'entre eux. C'est quand j'ai raté une marche et que je me suis retrouvé par terre, à rire sans pouvoir me relever, que j'ai pris conscience que nous avions un peu abusé et qu'il était l'heure de rentrer. Mais dans l'euphorie de la soirée, j'étais tellement concentré sur Julien que j'avais perdu de vue mon ami. Nous nous lancions à sa recherche, une heure durant, en vain. J'ai fini par penser qu'il était retourné à l'hôtel, et au moment où nous nous décidions à partir, nous le retrouvions près de la voiture. Il avait perdu mon paquet de cigarettes et l'argent que j'avais mis dedans. J'étais furieux, mais je n'avais pas d'autre choix que celui d'apaiser les moeurs pour arriver à dormir. Le lendemain, nous avions rendez-vous à 14 heures, sur la place du Pérou, pour le lancement de la Gay Pride. Au réveil, nous allions rejoindre Arthur, un ami venu spécialement de Paris, pour l'occasion. Il avait pris une suite dans un des palaces du centre ville et il nous avait gentiment proposer de la partager avec lui, pour compenser la perte d'argent de la veille. Nous nous préparions à passer une superbe journée mais malheureusement, Dame Nature en avait décidé autrement et il pleuvait des cordes. Et alors que je m'apprêtais dans la salle de bain, Julien m'a appelé pour m'annoncer que la Gay Pride était reportée. Je me retrouvais ainsi à déambuler dans ma robe arc en ciel, à guetter par la fenêtre la moindre éclaircie ...




Environ une heure plus tard, le soleil dissipait les nuages et nous appelions un taxi pour rejoindre au plus vite le char de la Villa Rouge. Nous, qui pensions nous être rapprochés du lieu de rendez-vous en partageant la chambre d'Arthur, nous étions loin d'imaginer que le taxi devrait faire tout un détour. En effet, le centre ville avait été condamné pour laisser circuler les chars. Nous perdions un temps considérable et je ne voulais pas être tenu pour responsable d'un nouveau retard de l'évènement. Nous arrivions tant bien que mal, mais je commençais à désespérer à mesure que je voyais mes talons s'enfoncer dans l'espèce de terre battue qui recouvrait la Place du Pérou. On aurait dit du sable mouillé, c'était horrible. Et pour ajouter à mon "calvaire", je devais me frayer un chemin pour atteindre le char qui était tout au bout de la place. Les gens étaient hystériques. Ils m'attrapaient le bras, me réclamaient une photo... sans songer un instant à la violence du geste ou à mon empressement. Julien avait tenu sa promesse, ils m'avaient installé un superbe trône sur le char. Mais au moment de prendre place, l'enseigne de la boite m'en empêchait. Ils l'avaient fixer trop bas, et il m'était inconcevable de rester vouté ou avachi pendant le défilé. J'ai donc préféré m'assoir, malgré moi, sur une des enceintes. Et alors que le char démarrait, il recommençait à pleuvoir. Ca virait au cauchemar. Nous avancions en ville et j'étais choqué de voir certaines personnes nous jeter des pierres. Homophobes ou "anti-Villa Rouge", la situation m'échappait. Entre deux virages, je pouvais lire dans les yeux de Sophie, qu'elle comprenait ma déception et Julien ne cessait de me demander si ça allait. Je voulais profiter de l'instant et ne pas trop me poser de questions. J'affichais un sourire commercial pour faire honneur à la place qu'on m'avait spécialement réservé, mais au fond de moi, j'avais hâte que ça se termine. Après la minute de silence rituelle, place de la Comédie, tous les chars se sont rendu place du Marché aux Fleurs pour clôturer la Gay Pride. Et après avoir pris quelques photos, nous descendions, quelque peu "dépités", la rue de la Loge, à pieds, pour nous remettre de nos émotions, à l'hôtel ...



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